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Marie-France Gener, à la France Généalogique, vous êtes responsable de l'équipe de recherches à Paris et en Ile-de-France : pouvez-vous nous en parler ?

En 2005, nous avons reçu près de 500 demandes de recherches ou conseils, par la poste ou courrier électronique.

Je m'efforce de répondre à tous, dans le monde entier. En 2005, j'ai envoyé près de 300 réponses. le reste étant des recherches pour nos adhérents.
 
Cela veut-il dire que vous répondez à tous, adhérents ou non ?

Lorsque "la France Généalogique" reçoit une demande de recherche, je vérifie en premier lieu qu'il s'agit bien d'un adhérent. Dans le cas contraire, j'envoie une notice de présentation de notre association au demandeur pour que, s'il le désire, il adhère chez nous. A défaut, une participation financière lui est demandée : en effet, il serait discourtois vis à vis de nos adhérents d'effectuer des recherches gratuites pour ceux qui ne le sont pas. Ne recevant aucune subvention, et bien que nous soyons tous bénévoles, notre association ne dispose en effet que des cotisations de ses membres pour règler ses frais de loyer, charges diverses, matériel informatique, papier, encres, frais postaux …
 

Avez-vous des conseils à donner à ceux qui voudraient vous écrire ?

Beaucoup de débutants ne savent pas que, après 1902, les archives se trouvent toujours dans les mairies et que la loi de non-communication des archives de moins de 100 ans les oblige à effectuer eux-mêmes la demande et seulement si l'acte concerne leur parenté. Penser à joindre une enveloppe timbrée pour la réponse. Toujours demander UNE COPIE INTÉGRALE de l'acte et non un extrait. Savoir aussi que le document le plus utile est l'acte de mariage, puisqu'il renseigne sur les deux familles.

Certains nous demandent à peu près : "je ne sais pas ce que je cherche, mais pouvez-vous m'aider?". Je leur dirais qu'il faut quand-même un minimun de renseignements. Il n'existe pas encore de base de données dans laquelle, en entrant un patronyme, on obtient une généalogie complète.

Le temps que prend une recherche ne peut être imaginé par la personne qui n'en a jamais fait. Si en plus, il faut chercher dans les 20 arrondissements que compte Paris depuis 1860, une seule recherche par demi-journée peut être traitée. Une centaine de nouvelles demandes nous sont parvenues pour ce trimestre, sans compter celles en cours et celles pour lesquelles l'adhérent demande de continuer. Alors, dans vos documents, cherchez tous les éléments qui permettraient de localiser l'arrondissement. Mais ne nous donner qu'une information sûre et pas de l'à peu près.

Enfin, il faut savoir que le rôle des bénévoles de notre service de "Recherches à Paris et en Ile de France" consiste seulement à effectuer, dans les différents dépôts d'archives, des copies d'actes (d'état civil et autres) que nos correspondants ne peuvent pas aller chercher eux-mêmes (pour cause d'éloignement, le plus souvent).

 
Comment procédez-vous sur le terrain ?

Une fois les demandes de recherches enregistrées, elles sont distribuées à des bénévoles qui se rendent alors dans les dépôts d' archives parisiens concernés : Boulevard Serrurier, ou au CARAN, aux archives des Hôpitaux de Paris et de l'Assistance Publique, ou encore aux archives militaires de Vincennes.

Mais ils se déplacent aussi en banlieue, à Dannemarie les lys (77), Montigny le Bretonneux (78), Chamarande (91), Nanterre (92), Bobigny (93), Créteil (94) ou Cergy-Pontoise (95).

Ils y passent souvent la journée et cela, plusieurs fois par semaine. Une recherche peut être longue et fastidieuse. Il faut compter aussi avec les lecteurs de microfilms qui ne sont pas libres, les microfilms illisibles comme ceux de la dernière décennie disponible, 1893/1902, les documents qu'il faut attendre plus ou moins longtemps après qu'on les ai demandés, les renseignements obtenus au dernier moment, dont il est trop tard pour demander la suite et qui devront attendre un prochain passage, une découverte qui amène la recherche dans un autre domaine que l'état civil, etc.
Enfin, il y a les recherches infructueuses, sur lesquelles les bénévoles s'acharnent pour essayer de trouver un indice, une piste.

Ensuite, il faut trier les renseignements obtenus pour répondre à la demande. Tout cela est gratuit pour nos adhérents ; ne sont demandés que les frais de transport, de photocopies et d'affranchissement. C'est pourquoi un remerciement fait toujours plaisir, même lorsque la recherche a été négative.

 
Les incendies de la Commune, en 1871, ont détruit les archives de l'état civil, y compris les doubles qui se trouvaient au Palais de Justice ; alors comment faites-vous ?

En 1872, les Parisiens ont dû se présenter dans les mairies pour faire "reconstituer" leurs actes, avec preuves à l'appui ou témoins. Peu de gens ont pensé à le faire pour ce qui concernait leurs grands parents décédés, dont ils ignoraient bien souvent les dates de naissance ou décès. Bien des preuves - souvent un acte religieux - ont disparu avec leur propriétaire. Quant aux paroisses, elles ont été souvent pillées lors de la révolution, et de nombreux registres ont été détruits. Mais il n'y a pas que l'état civil ; il existe d'autres sources de recherches aux archives départementales ; en voici quelques-unes :


- les recensements de la population : hélas, à Paris, le premier recensement nominatif de la population date de 1926.

- les listes électorales politiques, à partir de 1848. A noter que les femmes n'ont voté qu'en 1947.

- les registres de recensement et de recrutement militaire pour les jeunes gens âgés de 20 ans ; ils sont très intéressants et donnent des renseignements physiques.

- il y a aussi les registres de l'administration fiscale, concernant les biens immobiliers, et également les registres de déclaration de décès et de succession. Ce sont ces derniers qu'une autre équipe de la France Généalogique relève, dans le but de constituer un fichier des décès à Paris. Les patronymes commencent à paraître sur internet (patro.com) et c'est mon équipe de bénévoles qui effectuera les recherches pour renseigner les adhérents (période antérieure à 1860).

- n'oublions pas les bottins du commerce pour les propriétaires de magasins ou ateliers.

- le minutier des notaires possède contrats de mariage, successions et actes de vente ou de notoriété ; une autre de nos équipes y travaille à la constitution d'un fichier patronymique.

- le tribunal civil de la Seine pour trouver un jugement (à partir de 1860) : divorce, assistance judiciaire, tribunal pour enfant, etc…

- l'assistance publique pour les enfants abandonnés (voir en fin d'article où s'adresser pour un dossier de moins de 100 ans)
 
Pour conclure, auriez-vous quelque chose à ajouter ?

Plusieurs fois par an, nous nous réunissons pour échanger nos idées et parler du travail de tous. Ces réunions conviviales sont très appréciées.

Aux personnes visibles sur les photos ci-contre, il convient d'ajouter Françoise Arlais-Girard (77), Christian Munoz (78) et Jean-Paul Boutmy (77).

Je voudrais aussi remercier toutes les personnes, à Paris comme en province (B.E.R.G.), qui se rendent dans les dépôts d'archives de leur département pour aider ceux de nos adhérents ayant des difficultés à se déplacer. Toutes celles qui ont répondu "présent" et donneront un peu de leur temps pour que VIVE La France Généalogique.

 
Dossiers des enfants abandonnés, de moins de 100 ans
Adresser une demande au Conseil National pour l'Accès aux Origines Personnelles :
CNAOP
8 avenue de Ségur
75350 PARIS 07 SP
tél : 01 40 56 72 17