cliquez sur les photos pour les agrandir, les voir en entier et lire leur légende
 
  Chaque année, nous organisons une sortie pour nos bénévoles ; cette fois, il s'agissait de découvrir la bibliothèque Sainte-Geneviève, dont l'entrée se trouve au n°10 de la place du Panthéon, dans le 5ème arrondissement de Paris.

Deux groupes ont pû bénéficier de ce privilège, l'un le 11 janvier 2008 et l'autre le 25. Nous remercions Priscille Leroy, de la Bibliothèque, pour son accueil et ses explications sur ce magnifique bâtiment.

Ce fut la découverte surprenante d'un lieu magnifique, qui a enchanté nos bénévoles. Nous avons simplement regretté que la deuxième visite ait été plus courte que la première.

Voici un résumé des informations trouvées sur le site de la Bibliothèque : http://www-bsg.univ-paris1.fr

 
 
 
  Fondée au VIe siècle par Clovis et soumise à la règle de saint Benoît, l'abbaye, d'abord consacrée aux apôtres Pierre et Paul, accueillit en 512 le corps de la patronne de Paris.

Un mouvement de décadence est à l'origine de la réforme conduite en 1148 par l'abbé de Saint-Denis, Suger, alors régent du royaume de France. Il impose aux chanoines réguliers de saint Augustin, désormais installés à l'abbaye jusqu'à la Révolution, d'entretenir une bibliothèque et une école de copistes.
 
Le plus ancien manuscrit connu provenant de la bibliothèque de l'abbaye, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque municipale de Soissons (ms 80) porte un ex-libris du XIIe siècle : " Iste liber est Sancte Genovefe parisiensis ". Comme c'était l'usage dans les bibliothèques ecclésiastiques, cette marque de possession est accompagnée d'une clause comminatoire, menaçant d'anathème celui qui oserait dérober le volume ou simplement masquer l'ex-libris : " Quicumque eum furatus fuerit, vel celaverit, vel ab ecclesia subduxerit, vel titulum istum deleverit, anathema sit ".
 
Une copie du catalogue de la bibliothèque, exécutée au XIIIe siècle (Bibliothèque nationale de France, ms lat. 16203, fol. 71v) fait état de 226 volumes, dont seulement trois ou quatre peuvent aujourd'hui être identifiés avec certitude dans les collections de la Bibliothèque Sainte-Geneviève.

Mais au cours du XVIe siècle, affaiblissement de la communauté et mauvaise administration sont cause d'une dispersion des volumes de la bibliothèque. De nombreux manuscrits, que les bibliothécaires de l'abbaye tâcheront de récupérer au siècle suivant, sont alors vendus, parfois au prix du papier. Une nouvelle réforme s'impose, qui aura pour conséquence la fondation véritable de la Bibliothèque royale Sainte-Geneviève.
 
 
En 1619 en effet, Louis XIII donne l'abbaye en commende au cardinal de La Rochefoucauld, alors évêque de Senlis. Le cardinal fit de Sainte-Geneviève le chef d'ordre de la nouvelle Congrégation de France, qui réunissait de nombreuses abbayes augustiniennes.

En 1624 il souhaita parachever sa réforme en ressuscitant la bibliothèque de l'abbaye : il lui confia alors 600 volumes de sa propre collection. Ce don constitue le premier noyau et le point de départ de l'actuelle Bibliothèque Sainte-Geneviève, dont les collections s'accrurent jusqu'à nos jours sans solution de continuité, y compris pendant la Révolution. En complétant ce don initial par le legs, en 1640, de l'ensemble de ses livres et papiers personnels, La Rochefoucauld fut également à l'origine d'un fonds d'archives qui est aujourd'hui du plus haut intérêt pour l'histoire des réformes monastiques du premier XVIIe siècle.
 
  Mais l'enrichissement le plus considérable que la bibliothèque connut sous l'Ancien Régime fut le legs, en 1710, des collections de Charles-Maurice Le Tellier, archevêque de Reims et fils du ministre de Louis XIV.

En vertu de son testament holographe du 5 novembre 1709, ce grand prélat bibliophile laissait ses manuscrits à la bibliothèque du roi, et ses 16 000 volumes imprimés à la bibliothèque de l'abbaye Sainte-Geneviève.
 
C'est à la diplomatie et à la forte personnalité de Pingré qu'elle dut de traverser sans encombre la Révolution,
Le 21 avril 1790, grâce aux termes flatteurs du procès verbal de visite des commissaires de la municipalité et au zèle de Pingré, la bibliothèque est laissée à la garde de ses bibliothécaires ; elle obtient même un budget de fonctionnement, alloué par la ville. Lorsque Pingré meurt, en 1796, alors que l'abbaye Sainte-Geneviève a définitivement disparu, la bibliothèque, rebaptisée bibliothèque du Panthéon, est assurée de sa survie. Elle a ainsi échappé au sort commun des collections ecclésiastiques, saisies, réunies dans des dépôts littéraires et dispersées au profit de nouvelles institutions.

Le Directoire nomme Claude-François Daunou administrateur de la bibliothèque. Depuis 1795, les bibliothécaires avaient été autorisés à effectuer des sélections dans les dépôts littéraires, au même titre que les bibliothèques Nationale, des Quatre-Nations (Mazarine) et de l'Arsenal. Cette sélection de quelque 20 000 volumes manifeste le souci de constituer une grande bibliothèque publique.

Retrouvant son nom de Sainte-Geneviève à la Restauration, elle se caractérise par une singulière continuité, puisque deux anciens collaborateurs de Pingré succèdent à Daunou, Jean-Marie Viallon et Etienne-Pierre Ventenat.
 
C'est dans la même perspective qu'est décidée la construction d'un bâtiment spécifique pour la Bibliothèque. Celle-ci n'avait en effet pas quitté l'édifice abbatial qu'elle partageait depuis l'Empire avec l'École du Panthéon, devenue lycée Napoléon, puis Corneille, et aujourd'hui Henri IV.

La nouvelle construction est élevée à quelques pas de l'ancienne abbaye, sur un terrain occupé par l'ancien Collège de Montaigu, devenu prison militaire puis désaffecté.
 
 
  Le nouveau bâtiment est inauguré le 4 février 1851.

La Bibliothèque Sainte-Geneviève va pouvoir de nouveau donner toute sa mesure.

Ses richesses anciennes et nouvelles vont se redéployer en trois grands départements : la Réserve, le Fonds général, le Fonds finno-scandinave.
 
Au début du XIXe siècle, la Bibliothèque était le seul organe vivant qui subsistât de l'Abbaye Sainte-Geneviève. L'église abbatiale, déjà fortement ruinée, avait été détruite en 1807 lors du percement de la rue Clovis. Restée sur place, sous les combles des anciens bâtiments de l'abbaye, la bibliothèque était contrainte à une coexistence difficile avec le Lycée qui depuis le début du siècle en occupait les étages inférieurs. L'impossibilité de tout accroissement dans des locaux déjà bien occupés, quelques tensions avec l'administration du Lycée, la menace que le poids des livres faisait peser sur des planchers plutôt vétustes, et les missions qui lui étaient déjà reconnues, imposèrent l'idée d'un déménagement de la Bibliothèque.  
 
Dès 1838, fut prise la décision d'édifier pour elle, de toutes pièces, un bâtiment autonome et spécifique. La présence, sur la place du Panthéon, d'un bâtiment promis à la démolition, offrit une place de choix pour la nouvelle construction. Il s'agissait de l'ancien collège de Montaigu, fondé au XIVe siècle, qui avait notamment accueilli Érasme et Rabelais et avait subsisté jusqu'à la Révolution où il fut transformé en hôpital puis en prison militaire.

La Bibliothèque se trouverait ainsi, de surcroît, intégrée au vaste plan de dégagement du sommet du Quartier Latin, où l'église Sainte-Geneviève, devenue Panthéon, était encore entourée de constructions vétustes.
 
  L'architecte Henri Labrouste, prix de Rome 1824, se voit confier le projet en 1838 et obtint l'approbation du Ministre en 1843. A cette époque déjà, la Bibliothèque était en concurrence avec le Collège Sainte-barbe dont le directeur, Alexandre Labrouste, frère d'Henri, souhaitait étendre les locaux sur les terrains de Montaigu. Finalement l'idée de Bibliothèque prédomine et la première pierre du bâtiment fut posée en août 1844. La nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève accueillit ses premiers lecteurs le 4 février 1851.
 
L'innovation majeure mise en œuvre dans la conception de la Bibliothèque Sainte-Geneviève fut le rôle de premier plan qu'Henri Labrouste fit jouer au métal, dans la structure comme dans l'ornementation. Utilisé jusque là comme accessoire en architecture (penture des portes, balcons, etc.), le fer avait commencé, dès la fin du XVIIIe siècle, à remplacer le bois dans certaines charpentes. Cet usage, d'abord limité à quelques monuments publics, devint le prélude à une utilisation beaucoup plus large au siècle suivant qui aboutira à la construction-symbole de la Tour Eiffel pour l'exposition de 1889.  
 

En 2008, la Bibliothèque est ouverte au public du lundi au samedi, de 10h à 22h, sur présentation d'une carte d'inscription. Elle est très fréquentée par les étudiants du Quartier Latin. Le Fonds Général dispose de 715 places.

Découverte de la bibliothèque Sainte-Geneviève : 10, place du Panthéon, Paris (5e)
Téléphone : 01 44 41 97 97